Par Thélyson Orélien
En décernant le Prix Nobel de la Paix à l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC), le Comité Nobel norvégien a renforcé son objectif de débarrasser le monde des armes de destruction massive.
En 2005, le Prix avait été attribué à l’Agence internationale de l’énergie atomique. Il est tentant pour une organisation mondiale de décrocher le Nobel, mais la tâche qui attend l’OIAC, fondée en 1997 en tant que dépositaire de la Convention des armes chimiques, est ardue : superviser la destruction des munitions chimiques de la Syrie. Selon les termes du Traité de la Convention sur l’Interdiction des Armes Chimiques (CIAC), 189 pays se sont engagés à détruire leurs armes chimiques dans un calendrier précis.
Contrairement au Traité de Non-Prolifération des Armes Nucléaires, qui accorde un statut spécial aux États-Unis, à la Russie, à la Chine, à la France et à la Grande-Bretagne, le CIAC est non discriminatoire. Cependant, le Comité Nobel a déploré dans son communiqué : « Certains États ne sont toujours pas membres de l’OIAC. D’autres n’ont pas respecté la date limite d’avril 2012 pour détruire leurs armes chimiques, notamment les États-Unis et la Russie. »
Le désarmement est particulièrement mis en avant dans le testament d’Alfred Nobel. Les États-Unis et la Russie n’ont pas encore détruit l’intégralité de leurs arsenaux chimiques. L’ironie est que ces deux pays tentent d’obtenir un accord pour éliminer les stocks d’armes chimiques du président syrien, tout en étant en retard sur leurs propres engagements. Cependant, certains pays ont pleinement respecté leurs obligations et ont éliminé entièrement leurs arsenaux chimiques.
En plus de respecter leurs engagements en matière de désarmement, les grandes puissances doivent s’assurer de ne pas interférer avec le fonctionnement de l’OIAC. L’organisation repose sur une expertise technique et diplomatique pour atteindre ses objectifs.
Pourtant, elle a été entravée par des politiques partisanes dans le passé. Avant l’invasion américaine de l’Irak, le diplomate José Mauricio Bustani, premier directeur général de l’OIAC, a été évincé lors d’une session spéciale en 2002.
Il est de notoriété publique que le diplomate brésilien a été congédié sous la pression de l’administration américaine de George W. Bush, qui considérait Bustani comme un obstacle majeur à ses plans pour attaquer l’Irak.
Après avoir quitté l’organisation mondiale, Bustani est retourné tranquillement au service diplomatique brésilien. Maintenant que l’OIAC a reçu le Prix Nobel de la Paix, le monde devrait se souvenir du premier chef de l’Organisation qui aurait pu empêcher l’invasion de l’Irak en 2003.
Le rôle de l’OIAC en Syrie – compte tenu du temps limité dont elle dispose pour sa mission – sera désormais mis en lumière. Les enjeux sont élevés, et l’Organisation doit avoir l’autonomie nécessaire pour accomplir son travail, sans contrainte ni ingérence extérieure.
L’élimination rapide et efficace des armes chimiques de la Syrie renforcerait la confiance du monde dans le multilatéralisme et justifierait le choix du Comité Nobel pour ce qui est sans doute le prix le plus prestigieux de la planète.
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PHOTO: Reuters/Reuters – Le directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) Ahmet Üzümcü, à la Haye. Le prix Nobel de la paix 2013 a été attribué vendredi à cette organisation qui supervise la destruction de l’arsenal chimique syrien. /Photo prise le 11 octobre 2013/REUTERS/Michel KoorenEn savoir plus sur Le blog de Thélyson Orélien
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On dit bien “certains pays se sont donnés comme objectif”.Où est donc le mérite de l’Organisation si les pays fixent leur propre calendrier, et ne le respectent pas. Ensuite pourquoi cet acharnement contre les armes chimiques. Y a-t-il des armes sympathique? Les pays qui se sont faits exception pour les armes nucléaire, au nom de quelle logique? Quatre ou cinq pays on le droit, institutionnalisé, de détruire le monde, et eux avec. Ils se vantent, chacun, de pouvoir détruire l’autre cinq fois! Vous avez compris quelque chose ? Arès la première fois, il n y aura plus rien à détruire, non? Interdisons toutes les armes, pour éviter les guerres. Serait-ce possible avec les intérêts des industries d’armement? Je ne le crois pas. Mais qu’on cesse de se moquer de nous, avec des interdictions sélectives.