• Je fais un don
  • LumiTex
samedi, 12 juillet, 2025
  • Connexion
  • S'inscrire
Le Blog de Thélyson Orélien
Advertisement
Publicité
  • Accueil
  • À propos
  • Chroniques
    • Économie
    • Politique
    • Écologie
    • Reportage
  • Culture
    • Notes de lecture (NDL)
    • Fiction
    • Poésie
  • Mode de vie
    • Mode de vie
    • Migration
    • Voyage
  • TempsLibre
    • Cinéma
    • Musique
    • Sport
  • Chroniqueur Invité
  • LumiTex
  • Contact
No Result
Voir tous les résultats
  • Accueil
  • À propos
  • Chroniques
    • Économie
    • Politique
    • Écologie
    • Reportage
  • Culture
    • Notes de lecture (NDL)
    • Fiction
    • Poésie
  • Mode de vie
    • Mode de vie
    • Migration
    • Voyage
  • TempsLibre
    • Cinéma
    • Musique
    • Sport
  • Chroniqueur Invité
  • LumiTex
  • Contact
No Result
Voir tous les résultats
Le Blog de Thélyson Orélien
No Result
Voir tous les résultats
Accueil Poésie

Le pays dans la gorge

Thélyson Orélien Par Thélyson Orélien
21 avril 2025
dans Poésie
Temps de lecture: 3 minutes
287
A A
Le pays dans la groge
272
PARTAGES
1.5k
VUES
Share on FacebookShare on TwitterWhatsAppE-mail

Aux seul(e)s véritables fils et filles d’Haïti,
à celui, à celle qui porte le pays non sur son passeport, mais dans sa gorge,
là où les mots s’étranglent en tentant de nommer l’indicible,
là où l’amour, la colère et la mémoire
tissent une langue plus vaste que la douleur,
là où survivre devient un art, et parler, un acte de résistance.

Articlesconnexes

Haiti, Ouest Province, Port au Prince, the Iron Market. The the iconic Iron Market (Marche du Fer) was rebuilt and open for business just one year after Haiti's deadly earthquake in January 2010.

Port-au-Prince est un cimetière en mouvement

pexels-photo-986831

L’amour dans les failles du silence

IMG_8999

Les gardiens de l’aube

pexels-photo

De notre humanité commune

***

J’ai le pays coincé dans la gorge.
Pas comme une chanson,
non.
Comme une pierre.
Comme une mâchoire de granit
plantée entre les cordes vocales.
Un caillou sacré qu’on ne peut ni avaler
ni cracher sans détruire ce qui reste de dignité.

J’ai le pays dans la gorge
comme un juron ancestral
qu’on m’a appris à ne jamais prononcer à voix haute.
Parce qu’ici,
les mots sont surveillés
comme les enfants en danger.

Et pourtant j’écris.
J’écris avec des alphabets blessés,
des consonnes qui boitent,
des voyelles en exil.
J’écris comme on jette une bouteille
dans un fleuve de boue,
sans savoir si elle atteindra un rivage d’écoute.

Publicité

Le pays me serre la gorge
chaque fois qu’on me dit :
« Mais pourquoi vous ne partez pas ? »
Chaque fois qu’un visa devient un verdict,
qu’un aéroport ressemble à un cercueil diplomatique,
qu’un ambassadeur serre la main d’un dictateur
comme on serre les dents pour avaler l’oubli.

J’ai le pays dans la gorge
comme un cadavre mal enseveli.
Il bouge la nuit,
il se lève sans prévenir,
il griffe l’intérieur
et hurle quand je tente de dormir.

Et je me réveille
avec des villages entiers dans les poumons.
Des places publiques dans le souffle.
Des marchés brûlés dans la trachée.
Des promesses jamais tenues
collées au palais comme du goudron.

Parfois,
je veux me taire.
Mais la gorge me dit non.
Elle me dit :
« Tant que tu respires,
tu portes la voix de ceux qu’on a fait taire.
Alors parle.
Même si personne n’écoute.
Parle.
Même si ta voix est une blessure.
Parle,
car le silence aussi peut tuer. »

Et je parle.
Je parle avec le feu,
avec la rage d’un tambour étouffé.
Je parle parce que le silence
est un luxe que je n’ai jamais pu me payer.

J’ai le pays dans la gorge
et je ne suis pas le seul.
Nous sommes des milliers
à déglutir la douleur
chaque matin au petit déjeuner.
À étouffer des chansons de révolte
dans le pain sec de la résignation.

Publicité

Mais un jour —
un jour la gorge craquera.
Un jour, le pays sortira en cri,
en cri-lave,
en cri-coup-de-poing,
en cri-séisme.
Et ce jour-là,
même les muets parleront.

—

Thélyson Orélien,

Avril 2025

Soutenez l'auteur

En contribuant aux frais du site et à son indépendance, vous permettez à l’auteur de continuer à écrire librement, sans compromis ni censure… parce que même les mots ont besoin d’un toit ! Merci pour votre soutien — vous êtes formidables (et un peu les mécènes modernes de sa plume).

Faire un don
Publicité
Partager109Tweet68SendSend
Publicité
Article précédent

Touche pas à Laferrière !

Article suivant

Des livres contre les algorithmes : l’ultime résistance humaine

Thélyson Orélien

Thélyson Orélien

Écrivain, chroniqueur et journaliste indépendant. Passionné par l'écriture, j'explore à travers ce blog divers sujets allant des chroniques et réflexions aux fictions et essais. Mon objectif est de partager des perspectives nouvelles, d'analyser des enjeux contemporains et de stimuler la pensée critique.

Articles connexes

Haiti, Ouest Province, Port au Prince, the Iron Market. The the iconic Iron Market (Marche du Fer) was rebuilt and open for business just one year after Haiti's deadly earthquake in January 2010.

Port-au-Prince est un cimetière en mouvement

pexels-photo-986831

L’amour dans les failles du silence

IMG_8999

Les gardiens de l’aube

pexels-photo

De notre humanité commune

60

Port-au-Prince cristal fragmenté

haiti-elections-2010

Vox Populi, vox Dei… vox Satani !

Article suivant
Des livres contre les algorithmes : l’ultime résistance humaine

Des livres contre les algorithmes : l’ultime résistance humaine


Publicité

Tendances quotidiennes

  • Hotel Oloffson, Port-au-Prince / Photo: Jean Oscar Augustin En lisant la chronique de Lyonel Trouillot intitulée « L’incendie de l’Oloffson : lorsque l’on tue les morts… » dans AyiboPost, on est d’abord saisi par la maîtrise stylistique du texte. Mais on en ressort avec une gêne persistante, presque douloureuse. Car derrière les effets de plume, l’auteur propose une lecture intellectuellement séduisante, mais moralement bancale, d’un drame pourtant lourd de sens.

    Lyonel Trouillot, le pyromane des émotions tristes

    280 Partages
    Partager 112 Tweet 70
  • Ce que les lieux brûlés révèlent des lieux empêchés : compassion, deuil ou simple défaite élégiaque ?

    274 Partages
    Partager 110 Tweet 69
  • Willems Édouard, l’écho des plaies qui refusent de cicatriser

    273 Partages
    Partager 109 Tweet 68
  • James Noël, passeur de lumière dans un pays de poètes

    290 Partages
    Partager 116 Tweet 73
  • Haïti : Les bandits les mieux entretenus de l’Histoire

    271 Partages
    Partager 108 Tweet 68
Publicité
  • Tendance(s)
  • Commentaires
  • Plus récent
« 4 Kampé » : l’histoire cachée derrière le tube planétaire de Joé Dwèt Filé

« 4 Kampé » : l’histoire cachée derrière le tube planétaire de Joé Dwèt Filé

Haïti n’a pas trahi l’Histoire : c’est l’Histoire qui l’a trahie, Luiz Inácio Lula da Silva

Haïti n’a pas trahi l’Histoire : c’est l’Histoire qui l’a trahie

Couverture de la version rajeunie de l'Anthologie de poésie haïtienne contemporaine, et l'écrivain, poète et acteur haïtien James Noël.

James Noël, passeur de lumière dans un pays de poètes

L'écrivain québécois Victor-Lévy Beaulieu

La mort modeste de l’écrivain

Gazzman Couleur et Dener Ceide signent le texte le plus puissant de la musique haïtienne

Gazzman et Dener Ceide signent l’un des textes les plus puissants de la musique haïtienne

Haïti n’a pas trahi l’Histoire : c’est l’Histoire qui l’a trahie, Luiz Inácio Lula da Silva

Haïti n’a pas trahi l’Histoire : c’est l’Histoire qui l’a trahie

Intention poétique et écriture : Le pari réussi dans « Kokorat »

Intention poétique et écriture : le pari réussi dans « Kokorat »

Lyonel Trouillot et l’Haïti désenchanté de « Kannjawou »

Québec

Le feu de la Saint-Jean ou la tendresse des braises québécoises

Victor-Lévy Beaulieu, ou l’insolence d’un pays qui s’écrit

Victor-Lévy Beaulieu, ou l’insolence d’un pays qui s’écrit

Haïti : Les bandits les mieux entretenus de l’Histoire

Il arrive que certains lieux, en tombant, dévoilent ce que nous refusions de voir debout. La disparition de l’Hôtel Oloffson n’est pas qu’un fait divers architectural ou un simple incendie de plus dans un pays qui chancelle. C’est un symptôme. Le symptôme d’une époque où la mémoire s’efface plus vite que les braises ne refroidissent, où brûler devient une forme d’expression plus éloquente que construire. Ce n’est pas seulement une maison qui s’effondre : c’est une archive vivante, un théâtre du réel, un espace où s’écrivait à bas bruit l’histoire d’un pays complexe, qui se consume sans que l’on sache encore si c’est par indifférence, vengeance ou abandon.

Ce que les lieux brûlés révèlent des lieux empêchés : compassion, deuil ou simple défaite élégiaque ?

Hotel Oloffson, Port-au-Prince / Photo: Jean Oscar Augustin En lisant la chronique de Lyonel Trouillot intitulée « L’incendie de l’Oloffson : lorsque l’on tue les morts… » dans AyiboPost, on est d’abord saisi par la maîtrise stylistique du texte. Mais on en ressort avec une gêne persistante, presque douloureuse. Car derrière les effets de plume, l’auteur propose une lecture intellectuellement séduisante, mais moralement bancale, d’un drame pourtant lourd de sens.

Lyonel Trouillot, le pyromane des émotions tristes

Couverture de la version rajeunie de l'Anthologie de poésie haïtienne contemporaine, et l'écrivain, poète et acteur haïtien James Noël.

James Noël, passeur de lumière dans un pays de poètes

L'art de ne rien faire

L’art de ne rien faire : un acte révolutionnaire à l’ère de la productivité toxique

Publicité
Publicité
  • Politique de confidentialité
  • Termes et Conditions
  • Les commentaires
  • Les Cookies
  • Publicités
  • Nous soutenir
  • LumiTex
  • Contact
contact@thelysonorelien.com

© 2025 : LBTO - Le blog de Thelyson Orelien - Tous droits réservés

Bienvenue de retour !

Se connecter au compte

Mot de passe oublié ? S'inscrire

Créer un nouveau compte !

Remplissez les champs ci-dessous pour vous inscrire

Tous les champs sont obligatoires. Se connecter

Récupérez votre mot de passe.

Veuillez saisir votre nom d'utilisateur ou votre adresse e-mail pour réinitialiser votre mot de passe.

Se connecter
No Result
Voir tous les résultats
  • Accueil
  • À propos
  • Chroniques
    • Économie
    • Politique
    • Écologie
    • Reportage
  • Culture
    • Notes de lecture (NDL)
    • Fiction
    • Poésie
  • Mode de vie
    • Mode de vie
    • Migration
    • Voyage
  • TempsLibre
    • Cinéma
    • Musique
    • Sport
  • Chroniqueur Invité
  • LumiTex
  • Contact

© 2025 : LBTO - Le blog de Thelyson Orelien - Tous droits réservés

Go to mobile version