quelquefois
la démarche du silence
n’est qu’une corvée d’étreintes
qui se fane,
dans l’écho des heures sourdes,
quand les mots refusent de naître
et que les soupirs se font pierres.
l’attente devient murmure
étouffé
sous le poids des regards absents,
et l’ombre des désirs s’efface
dans l’oubli des gestes.
quelquefois,
les étoiles se couchent trop tôt,
et la nuit, complice muette,
n’offre plus de rêves à bâtir
que des souvenirs éparpillés.
alors,
l’amour devient ce reflet brisé,
un cri intérieur,
étranglé,
caché
derrière le voile de l’absence,
dernier témoin d’un adieu sans éclat.
parfois,
les larmes hésitent au bord des yeux,
comme si pleurer n’avait plus de sens
dans un monde où tout se dissout en silence.
les mains cherchent en vain
le contour de ce qui fut,
et les échos se meurent dans des labyrinthes invisibles,
là où même les ombres refusent de danser.
les promesses,
ces murmures fragiles,
s’effondrent sous la caresse glaciale du vent,
et le temps,
gardien impitoyable,
enterre les derniers battements d’un cœur
dans l’oubli des heures décharnées.
pourtant,
une lueur se glisse entre les fissures du ciel,
et l’on se surprend à espérer,
tendant la main vers le vide,
espérant retrouver
ce qui n’a jamais été perdu,
mais simplement égaré
dans les labyrinthes du silence.
quelquefois,
le vide révèle des vérités
que l’on craignait d’affronter,
et dans l’abîme des silences partagés,
des éclats d’éternité surgissent,
fragiles,
comme des souvenirs d’un amour secret.
Ils scintillent un instant,
se reflètent dans nos regards usés,
puis disparaissent,
laissant une empreinte fugace
dans l’obscurité.
alors,
on apprend à marcher sur des braises,
à composer avec l’absence,
à récolter l’éphémère dans le creux des jours.
les mains, tremblantes,
s’efforcent de renouer les fils invisibles
qui nous relient encore au monde,
et l’on redécouvre
la force cachée du souffle,
l’écho ténu d’un cœur
qui n’avait jamais cessé.
car parfois,
c’est dans le silence le plus lourd
que l’on découvre une réponse,
une signification dans les mots
qui refusent de mourir,
un espoir qui s’enracine
là où tout semblait fané.
et dans cette lumière frêle,
on se redresse,
et malgré tout,
l’amour, même ébréché,
fleurit à nouveau
dans les failles du silence.
ainsi,
dans l’épaisseur du silence,
là où les échos des jours s’éteignent,
il existe toujours une brèche,
un passage caché
où l’amour ressurgit,
timide, comme l’aube après la nuit.
car parfois,
ce que l’on croyait disparu
se révèle dans les ombres,
prêt à éclore
avec la douceur d’un souffle retrouvé.
et alors,
le silence n’est plus une fin,
mais une promesse de renaissance,
où les murmures renaissent,
les étoiles se rallument,
et les cœurs,
même brisés,
réapprennent à battre
au rythme de nouveaux possibles.