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Accueil Fiction

I – Le murmure des fins : L’éclat terne du soleil

Thélyson Orélien Par Thélyson Orélien
14 juillet 2024
dans Fiction, Premium
Temps de lecture: 4 minutes
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Il est des jours où le soleil, malgré sa présence, semble voilé, où sa lumière, au lieu d’inonder le monde de chaleur, ne fait qu’effleurer les surfaces, laissant derrière elle une sensation d’incomplétude. Ce matin d’hiver à Montréal, où le froid s’infiltre dans les moindres interstices, transformant chaque souffle en un nuage éphémère, était l’un de ces jours. Les rues, recouvertes d’un manteau de neige immaculée, étaient étrangement silencieuses, comme si la ville elle-même avait suspendu son agitation pour contempler ce paysage figé.

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V – Le murmure des fins : L’écho du silence

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IV – Le murmure des fins : La déchirure du temps

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III – Le murmure des fins : Le silence des gestes

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Chapitre 1 : Les Ombres de Port-au-Prince

Je me tenais devant ma fenêtre, une tasse de café entre les mains, observant les flocons tomber doucement, leur danse lente et hypnotique. Le monde extérieur semblait lointain, presque irréel, comme une peinture où chaque détail avait été soigneusement appliqué, mais où il manquait encore la touche finale. Mes pensées dérivaient au gré des souvenirs, lorsque le son d’un coup léger contre ma porte me ramena brusquement à la réalité. Un facteur, emmitouflé dans un manteau épais, me tendit une enveloppe. Rien de particulier à signaler dans ce geste, sinon peut-être le poids de l’enveloppe dans ma main, une densité inhabituelle pour une simple lettre.

Je refermai la porte, le froid extérieur ayant déjà laissé sa marque sur la chaleur confortable de mon appartement. Assis à ma table, je contemplai l’enveloppe avant de l’ouvrir, ressentant une étrange appréhension, comme si les mots qu’elle contenait allaient bouleverser l’équilibre précaire de cette matinée tranquille. L’écriture familière de Paul me sauta aux yeux, et une vague de nostalgie m’envahit aussitôt. Paul, ce vieil ami dont la présence s’était éloignée au fil des années, dispersée par les aléas de la vie, restait gravé dans ma mémoire, associé à des moments d’une intensité rare, où la vie semblait s’épanouir dans toute sa complexité.

Les premières lignes de la lettre avaient un ton familier, presque léger, rappelant les conversations que nous avions eues autrefois sous le ciel de Paris, dans des cafés où le temps semblait s’étirer à l’infini. Mais très vite, le ton changea. Les mots devinrent lourds, pesants, chaque phrase semblait s’alourdir d’un fardeau invisible. Paul parlait de sa maladie, une maladie dégénérative diagnostiquée quelques années plus tôt. Les médecins avaient été clairs : il n’y avait aucun espoir de guérison, seulement une lente dégradation de son corps, une chute inévitable vers une fin douloureuse.

Il décrivait les premiers symptômes, ces petites défaillances du corps qui, au début, semblaient n’être que des incidents isolés, sans gravité. Mais à mesure que le temps passait, ces incidents s’étaient multipliés, aggravés, jusqu’à devenir une part indissociable de son quotidien. Paul racontait comment chaque geste, autrefois simple et naturel, était devenu une épreuve, une bataille contre un corps qui ne répondait plus. Il parlait de la douleur, cette douleur incessante qui l’accompagnait jour et nuit, une présence obsédante, impossible à ignorer. Mais plus que la douleur physique, c’était l’angoisse de la perte de son autonomie qui le terrifiait, une peur sourde, profonde, de perdre peu à peu ce qui faisait de lui un être humain : sa capacité à penser, à ressentir, à être.

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L’encre noire sur le papier blanc semblait absorber toute la lumière de la pièce. Je pouvais presque sentir le poids des mots qui glissaient sur la page, des mots qui n’étaient pas simplement écrits, mais gravés, comme une confession que Paul n’aurait jamais osé faire de vive voix. Il évoquait l’aide médicale à mourir, une option que les médecins lui avaient présentée comme une manière de préserver sa dignité face à la dégradation inévitable de son corps. Au début, cette idée lui avait paru lointaine, presque abstraite, quelque chose qu’il considérait comme un dernier recours, un acte de désespoir.

Mais plus le temps passait, plus cette idée s’insinuait dans son esprit, prenant une place de plus en plus importante dans ses réflexions. Paul, cet homme de conviction, toujours en quête de sens, se retrouvait confronté à un dilemme moral et existentiel qu’il n’aurait jamais imaginé devoir affronter. Il se demandait ce que signifiait vraiment la dignité humaine, si elle pouvait se réduire à la capacité d’agir, de penser, de vivre sans douleur. Était-ce là toute la valeur d’une vie ? Ou bien la dignité résidait-elle ailleurs, dans quelque chose de plus profond, de plus intangible ?

Les questions se succédaient dans la lettre, chacune plus déstabilisante que la précédente. Paul semblait osciller entre l’acceptation et la révolte, entre la résignation face à l’inévitable et le désir de lutter, de résister à la tentation de la facilité. Il parlait de ses promenades solitaires dans les jardins de Luxembourg, où il cherchait désespérément un sens à cette situation, où il tentait de comprendre ce que la vie attendait encore de lui. Il se perdait dans ses réflexions, scrutant chaque détail du paysage comme s’il espérait y trouver une réponse, une révélation qui pourrait apaiser son tourment.

Je lisais ces lignes avec une attention fiévreuse, sentant la tension croître en moi à chaque mot. La lettre semblait contenir bien plus que des pensées et des émotions ; elle portait en elle toute la complexité de l’expérience humaine, avec ses paradoxes, ses contradictions, ses dilemmes insolubles. Paul ne cherchait pas seulement à partager son histoire, il cherchait à comprendre, à donner un sens à ce qui lui arrivait. À travers ses mots, je sentais sa détresse, mais aussi sa détermination à ne pas se laisser submerger par la souffrance.

Le soleil, qui avait fait une timide apparition derrière les nuages, semblait à nouveau s’effacer, comme si sa lumière ne pouvait plus percer le voile de cette matinée. Je posai la lettre sur la table, les mains tremblantes. Paul, autrefois si plein de vie, se retrouvait maintenant face à une décision qui allait bien au-delà de la simple question de la survie. Il s’agissait de choisir non pas entre la vie et la mort, mais entre deux visions de ce que signifie être humain. Sa lettre, lourde de sens et d’émotions, résonnait en moi comme un appel, une invitation à réfléchir à ces questions fondamentales qui hantent l’existence.

L’éclat terne du soleil persistait à l’extérieur, et à l’intérieur de moi, une tempête de pensées s’était levée, emportant avec elle les certitudes que je croyais avoir sur la vie, la mort, et tout ce qui les sépare.

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Thélyson Orélien

Thélyson Orélien

Écrivain, chroniqueur et journaliste indépendant. Passionné par l'écriture, j'explore à travers ce blog divers sujets allant des chroniques et réflexions aux fictions et essais. Mon objectif est de partager des perspectives nouvelles, d'analyser des enjeux contemporains et de stimuler la pensée critique.

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