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Accueil Notes de lecture (NDL)

« Mon pays que voici » d’Anthony Phelps, un poème de révolte et d’amour pour Haïti

Thélyson Orélien Par Thélyson Orélien
21 mars 2023
dans Notes de lecture (NDL)
Temps de lecture: 10 minutes
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« Mon pays que voici » est un poème d’une grande puissance émotionnelle écrit par le poète haïtien Anthony Phelps, à la fin des années 1960. Ce poème, qui s’étend sur plusieurs pages, est un cri de douleur et de révolte pour la situation politique et sociale d’Haïti à l’époque, ainsi qu’un appel à l’amour et à la fierté pour le pays. Tout au long de ce texte, Phelps explore la complexité et la beauté de la culture haïtienne tout en soulignant les injustices et les souffrances subies par le peuple haïtien.

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« Ce que je sais de toi » que tu ignores encore…

Je continue ô mon pays ma lente marche de poète
un bruit de chaîne dans l’oreille
un bruit de houle et de ressac
et sur les lèvres un goût de sel et de soleil
Je continue ma lente marche dans les ténèbres
car c’est le règne des vaisseaux de mort

Le poète décrit ici sa marche lente et pénible dans un pays en proie à la souffrance et à l’oppression. Le bruit des chaînes évoque l’esclavage et la soumission du peuple haïtien à des forces étrangères, tandis que le bruit de la mer rappelle les souffrances du peuple haïtien, confronté aux ravages de la nature ainsi qu’à la violence de l’homme.

”Mon pays que voici. Suivi de: les Dits du fou-aux-cailloux” P.J. Oswald, ”Mon pays que voici” (nouvelle édition : introduction de l’auteur, album photos et annexe). Mémoire d’encrier, 2007

La lutte des esclaves africains en Haïti

Phelps dénonce également l’injustice et la violence du racisme, de l’esclavagisme et du colonialisme dans son poème. Il écrit :

Ils sont venus à fond de cale
tes nouveaux fils à la peau noire
pour la relève de l’Indien au fond des mines
( Le dieu de l’Espagnol n’a point de préjugés
pourvu que ses grands lieux de pierres et de prières
soient rehaussés de sa présence aux reflets jaunes
peu lui importe la main
qui le remonte du ventre de la terre )

Et l’homme noir est arrivé
avec sa force et sa chanson
Il était prêt pour la relève
et prêt aussi pour le dépassement

Sa peau tannée défia la trique et le supplice
Son corps de bronze n’était pas fait pour l’esclavage
car s’il était couleur d’ébène
c’est qu’il avait connu
la grande plaine brûlée de liberté

Dans ces vers, Phelps décrit l’arrivée des esclaves africains en Haïti et leur lutte pour la liberté. Il souligne la force et la détermination de ces hommes et femmes, qui ont résisté à la violence et à l’oppression de leurs maîtres, les colons Français de l’époque. Le poète évoque également la beauté de la culture haïtienne, qui s’exprime à travers la chanson et la danse.

Extrait de « Mon pays que voici » d’Anthony Phelps, lu par l’auteur lui-même.

Un pays qui souffre

Tout au long du poème, Phelps évoque également la souffrance et la pauvreté qui règnent en Haïti, ainsi que la violence politique qui fait rage dans le pays. Il dénonce les dirigeants corrompus qui exploitent le peuple haïtien et laissent le pays dans la misère.

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Le poème est traversé par une douleur profonde, celle de voir son pays en proie à la violence, à la pauvreté et à l’oubli. Pour Phelps, Haïti est un pays qui souffre, un pays qui est en train de perdre son âme, un pays où la vie est en veilleuse. Cette douleur est palpable dans les vers du poème, où l’on ressent l’émotion intense de l’auteur face à la situation de son pays :

Ô mon Pays si triste est la saison
qu’il est venu le temps de se parler par signes
Je continue ma lente marche de Poète
à travers les forêts de ta nuit
province d’ombre peuplée d’aphones

Phelps ne cache pas sa colère face à la situation de son pays. Il dénonce les maux qui rongent la société haïtienne : la pauvreté, la corruption, la violence, la résignation, le manque d’éducation, le manque de respect des droits de l’homme. Il critique également le rôle joué par les puissances étrangères dans l’histoire d’Haïti, notamment les États-Unis, qu’il accuse de s’approprier les richesses du pays et de l’asservir. Il déplore l’oubli dans lequel sont tombées la Révolution haïtienne et les figures de Boisrond Tonnerre, de François Capois, d’Henri Christophe, de Toussaint Louverture et de Jean-Jacques Dessalines qui ont pourtant joué des rôles majeurs dans l’histoire de la libération des esclaves :

À quoi bon ce passé de douleurs et de gloire
et à quoi bon dix huit cent quatre
Ô mon Pays je t’aime comme un être de chair
et je sais ta souffrance et je vois ta misère
et me demande la rage au coeur
quelle main a tracé sur le registre des nations
une petite étoile à côté de ton nom

Combat et prise de la Crête-à-Pierrot, gravure de 1839 illustrant l’un des événements marquants de la révolution haïtienne. Crédit : Wikipedia Commons / Auguste Raffet

« en vain donnèrent leur sang »

Le poème est également empreint d’un profond désir de révolte et de changement. Phelps appelle à la résistance, à la rébellion contre l’oppression, à la réappropriation de l’histoire et de la culture haïtiennes. Il exprime le désir de voir son pays retrouver sa fierté, sa dignité et sa liberté, et de voir son peuple s’émanciper :

Et ce fut Pierre Sully
Et ce fut fort Capois
Et ce fut Marchaterre

Le poème d’Antony Phelps évoque aussi les ravages de l’occupation américaine en Haïti, ainsi que la résistance et la persévérance du peuple haïtien face à cette intrusion étrangère.

En vain sur une porte
fut crucifié Charlemagne Péralte
et les cinq mille Cacos
en vain donnèrent leur sang
par toutes leurs blessures

Ces vers évoquent l’occupation américaine d’Haïti, qui a eu lieu entre 1915 et 1934. Antony Phelps fait référence à Charlemagne Péralte, un résistant haïtien qui s’est opposé à l’occupation et a été crucifié sur une porte par les forces américaines en 1919. Les « Cacos » font référence aux rebelles haïtiens qui ont lutté contre l’occupation.

Le dieu vert des yankees était plus for que les
loas

Peralte, au centre, la jambe fléchie, et son état-major photographiés, 1919, dans le nord d’Haïti. Crédit : Wikipedia Commons

Le poème critique l’occupation américaine et souligne la résistance haïtienne face à cette intrusion étrangère. Le vers « Le dieu vert des yankees était plus fort que les loas » fait allusion à la suprématie américaine sur la culture haïtienne, représentée ici par les « loas », qui sont des esprits vénérés dans la religion vaudoue.

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Et tout fut à recommencer
selon le rythme de leur vie
selon leur lois leurs préjugés

Et tout fut à recommencer
car un matin ils sont venus
ces protecteurs vêtus de jaune
nous enseigner avec la honte
la délation et la servilité

Le poème dénonce également les conséquences néfastes de l’occupation, telles que la destruction de la culture haïtienne et l’introduction de valeurs étrangères telles que « la délation et la servilité« . Les « protecteurs vêtus de jaune » font référence aux soldats américains, qui étaient souvent vêtus d’uniformes de cette couleur.

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Un symbole de la résistance

« Mon pays que voici » est un poème qui exprime l’amour et la douleur de l’auteur face à la situation de son pays. À travers des images poétiques riches et des mots chargés d’émotion, Phelps dénonce les maux qui rongent la société haïtienne et appelle à la résistance et à la rébellion. Ce poème a inspiré de nombreux Haïtiens à travers les décennies, en particulier pendant les périodes sombres de l’histoire de leur pays.

« Mon pays que voici » est devenu un symbole de la résistance et de la lutte contre l’injustice et la tyrannie. Les Haïtiens se reconnaissent dans les mots de Phelps et ont souvent utilisé ce poème pour exprimer leur propre amour pour leur pays et leur détermination à lutter pour un avenir meilleur. Phelps a également influencé d’autres écrivains haïtiens, qui ont continué à écrire sur les mêmes thèmes et à exprimer leur amour pour leur pays à travers leur travail. Aujourd’hui encore, « Mon pays que voici » est considéré comme l’un des poèmes les plus importants de l’histoire de la littérature haïtienne, un texte puissant qui incarne l’esprit de résistance et de rébellion qui a toujours animé le peuple haïtien.

Flickr

« Mon pays que voici » est un poème intemporel qui reflète malheureusement une situation toujours d’actualité en Haïti. La douleur exprimée par l’auteur face aux difficultés économiques, politiques et sociales qui minent le pays est toujours aussi pertinente aujourd’hui. Malgré les nombreux défis qui persistent, il est important de garder espoir et de continuer à lutter pour un avenir meilleur. Ce poème nous rappelle l’importance de la résistance et de la persévérance dans des temps aussi chaotiques et incertains.

Enfin, « Mon pays que voici » est un poème qui reste d’actualité en raison de la situation chaotique actuelle d’Haïti. Les thèmes abordés, tels que la corruption, la pauvreté et la violence, sont toujours d’actualité dans le pays, et l’appel à la résistance reste pertinent aujourd’hui. Ce poème de Phelps est un témoignage poignant de l’amour et de la souffrance que peuvent éprouver les citoyens pour leur patrie, même dans les moments les plus difficiles. Il nous rappelle que la poésie peut être une force de résistance et de révolte contre l’injustice et l’oppression, et qu’elle peut inspirer les gens à se battre pour un avenir meilleur.

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Thélyson Orélien

Thélyson Orélien

Écrivain, chroniqueur et journaliste indépendant. Passionné par l'écriture, j'explore à travers ce blog divers sujets allant des chroniques et réflexions aux fictions et essais. Mon objectif est de partager des perspectives nouvelles, d'analyser des enjeux contemporains et de stimuler la pensée critique.

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