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Accueil Notes de lecture (NDL)

L’Énigme du retour de Dany Laferrière : le chef-d’œuvre qui transcende les frontières

Thélyson Orélien Par Thélyson Orélien
15 septembre 2015
dans Notes de lecture (NDL)
Temps de lecture: 6 minutes
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Lorsqu’on apprend la mort d’un père qu’on n’a presque pas connu, le voyage vers la terre natale devient bien plus qu’un simple retour. Il se transforme en une quête silencieuse, où chaque pas rapproche autant de l’absence que de la mémoire. C’est ce chemin douloureux et lumineux que Dany Laferrière nous invite à parcourir dans L’Énigme du retour, un récit qui transcende les frontières pour toucher l’essence même de la condition humaine.

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« Ce que je sais de toi » que tu ignores encore…

Dans L’Énigme du retour, Dany Laferrière déploie une œuvre magistrale, hybride entre poésie et prose, qui transcende les genres pour interroger les thèmes de l’exil, de la mémoire et de l’identité. Ce roman publié en 2009 lui a valu le prestigieux Prix Médicis, une reconnaissance méritée pour une œuvre qui captive par sa beauté formelle et la profondeur de ses réflexions.

L’histoire d’un retour introspectif

Le récit s’ouvre sur une nouvelle lourde de symboles : la mort du père, exilé à New York. Cet événement pousse le narrateur, lui-même expatrié au Canada depuis trente ans, à retourner en Haïti pour annoncer la nouvelle à sa mère. Mais ce retour n’est pas seulement géographique : c’est une quête introspective, une plongée dans les méandres de la mémoire et une confrontation avec un pays qui, tout en restant familier, semble s’être métamorphosé.

Le narrateur suit les traces de son père, un homme qu’il n’a que peu connu, dont l’image reste floue. L’exil avait transformé ce dernier en une figure quasi mythique, rongée par la solitude et le déracinement. À travers les rencontres avec les anciens amis de son père et l’exploration des lieux empreints de souvenirs familiaux, le narrateur reconstruit un puzzle complexe : celui d’un héritage affectif et identitaire.

Une écriture à fleur de peau

L’écriture de Dany Laferrière, déjà reconnue pour sa sensualité et sa finesse, atteint ici un sommet. Structurée en courts poèmes qui scandent les chapitres, L’Énigme du retour se distingue par sa musicalité et sa capacité à capter l’essence des émotions avec une économie de mots. Chaque fragment semble être taillé dans une langue limpide, où la poésie ne surcharge pas le propos mais en devient la force motrice.

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Laferrière évoque un Haïti dévasté par la dictature, la pauvreté et la corruption, mais aussi un Haïti débordant de vie et de résilience. Ses descriptions, qu’elles soient sensorielles ou critiques, capturent à la fois l’essence d’une terre aimée et la brutalité de ses réalités. Comme il l’écrit lui-même :

« Aujourd’hui à cinquante-six ans, je réponds non à tout. Il m’a fallu plus d’un demi-siècle pour retrouver cette force de caractère que j’avais au début. La force du non. Faut s’entêter. Se tenir debout derrière son refus. Presque rien qui mérite un oui. Trois ou quatre choses au cours d’une vie. Sinon il faut répondre non sans aucune hésitation. »

Un roman de l’exil et de l’identité

Au cœur de ce roman, l’exil est omniprésent. Il n’est pas seulement physique, mais aussi spirituel. Le narrateur se décrit comme un déraciné, ni tout à fait d’ici, ni tout à fait d’ailleurs. L’exil n’est pas uniquement une question de géographie : c’est une déchirure intérieure, un sentiment d’entre-deux qui affecte la perception de soi et du monde. Laferrière explore ainsi la complexité du lien à la terre natale, entre attachement viscéral et regard critique.

À travers les figures du père, du narrateur et du jeune neveu, également nommé Dany Laferrière, le roman déploie une mise en abyme intergénérationnelle. Ces trois personnages incarnent différentes facettes de l’exil : le père exilé par contrainte, le narrateur qui fuit la dictature et le neveu, rêveur, qui aspire à autre chose. Cette confrontation des trajectoires dessine un tableau universel des défis de l’immigration et des quêtes identitaires.

La force de la poésie dans le récit

Si la poésie est au cœur du roman, ce n’est pas pour atténuer la dureté des réalités décrites, mais pour les rendre plus palpables. Laferrière mêle des réflexions philosophiques à des observations concrètes, donnant à son récit une portée universelle. Par exemple, il aborde la thématique de la faim, un sujet souvent éclipsé dans les œuvres littéraires, avec des passages d’une rare intensité :

« C’est quand même étonnant, cette absence de la faim comme thématique qui pourrait intéresser les artistes toujours en quête de sujets. Très peu de romans, de pièces de théâtre, d’opéras ou de ballets ont la faim comme thème central. Et pourtant il y a aujourd’hui un milliard d’affamés dans le monde. Est-ce un sujet trop dur ? On exploite bien la guerre, les épidémies, la mort sous toutes les formes possibles. Est-ce un sujet trop cru ? Le sexe s’étale sur tous les écrans de la planète. Alors pourquoi ? Parce que cela ne concerne que des gens sans pouvoir d’achat. L’affamé ne lit pas, ne va pas au musée, ne danse pas. Il attend de crever. »

Cette capacité à tisser l’intime et le collectif, le concret et l’abstrait, confère à L’Énigme du retour une profondeur qui dépasse le cadre du récit autobiographique. Le roman devient une réflexion sur la condition humaine, sur ce qui nous lie à notre passé et sur la manière dont nous nous réinventons à travers les épreuves.

Un tournant dans l’œuvre de Laferrière

Ce roman marque une étape importante dans la trajectoire littéraire de Dany Laferrière. Si ses œuvres précédentes, souvent empreintes d’humour et de sensualité, exploraient déjà l’identité haïtienne et l’expérience de l’exil, L’Énigme du retour adopte un ton plus grave et introspectif. C’est aussi le début d’une nouvelle relation avec Haïti : le pays, autrefois mythifié dans ses souvenirs d’enfance, devient un lieu tangible, confronté à sa réalité.

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« Ma grand-mère Da. Ma mère Marie. Ma sœur Ketty. Ces femmes ne s’occupent pas de l’Histoire mais de la vie quotidienne qui est un ruban sans fin. Aucune possibilité de regarder en arrière quand chaque jour exige trois repas pour les enfants, le loyer à payer, les chaussures à remplacer, les médicaments à acheter… Ce n’est pas parce qu’on crève sous une dictature qu’il faut vivre chichement. »

Dans Tout bouge autour de moi, écrit après le séisme de 2010, Laferrière poursuit cette exploration, mais avec un regard plus engagé. Ce retour à Haïti dans L’Énigme du retour semble avoir brisé une barrière intérieure, permettant à l’auteur d’aborder son pays natal avec une maturité renouvelée.

Une œuvre universelle et intemporelle

L’Énigme du retour n’est pas seulement un roman sur Haïti ou sur l’exil : c’est une œuvre universelle qui parle à tous ceux qui, à un moment de leur vie, se sont sentis en décalage avec leur environnement ou leur identité. C’est un livre qui invite à la réflexion, qui émeut et qui inspire.

Avec L’Énigme du retour, Dany Laferrière signe une œuvre à la fois personnelle et universelle, qui marquera durablement le paysage littéraire. Ce roman est une ode à la poésie, à la mémoire et à la résilience, porté par une écriture d’une rare justesse. En explorant les complexités de l’exil et du retour, Laferrière nous rappelle que, malgré les blessures du passé, il est toujours possible de se réconcilier avec soi-même et avec ses origines.

C’est un livre à lire et à relire, pour mieux comprendre le monde, et surtout pour mieux se comprendre soi-même. L’Énigme du retour est bien plus qu’un roman. Par son écriture ciselée, Dany Laferrière nous offre une œuvre où poésie et réalité s’entrelacent, révélant la beauté et la douleur d’un monde que l’on quitte sans jamais vraiment le quitter. Et si ce retour n’apportait pas de réponses, il éclaire au moins les questions essentielles que tout exilé porte en lui : celles du départ, de l’absence et, surtout, du sens de l’appartenance.

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Écrivain, chroniqueur et journaliste indépendant. Passionné par l'écriture, j'explore à travers ce blog divers sujets allant des chroniques et réflexions aux fictions et essais. Mon objectif est de partager des perspectives nouvelles, d'analyser des enjeux contemporains et de stimuler la pensée critique.

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