• Je fais un don
  • LumiTex
dimanche, 13 juillet, 2025
  • Connexion
  • S'inscrire
Le Blog de Thélyson Orélien
Advertisement
Publicité
  • Accueil
  • À propos
  • Chroniques
    • Économie
    • Politique
    • Écologie
    • Reportage
  • Culture
    • Notes de lecture (NDL)
    • Fiction
    • Poésie
  • Mode de vie
    • Mode de vie
    • Migration
    • Voyage
  • TempsLibre
    • Cinéma
    • Musique
    • Sport
  • Chroniqueur Invité
  • LumiTex
  • Contact
No Result
Voir tous les résultats
  • Accueil
  • À propos
  • Chroniques
    • Économie
    • Politique
    • Écologie
    • Reportage
  • Culture
    • Notes de lecture (NDL)
    • Fiction
    • Poésie
  • Mode de vie
    • Mode de vie
    • Migration
    • Voyage
  • TempsLibre
    • Cinéma
    • Musique
    • Sport
  • Chroniqueur Invité
  • LumiTex
  • Contact
No Result
Voir tous les résultats
Le Blog de Thélyson Orélien
No Result
Voir tous les résultats
Accueil Premium

III – Le murmure des fins : Le silence des gestes

Thélyson Orélien Par Thélyson Orélien
28 juillet 2024
dans Premium, Fiction
Temps de lecture: 4 minutes
297
A A
portrait-dhomme-malade-p-rene-4a6064-1024
270
PARTAGES
1.5k
VUES
Share on FacebookShare on TwitterWhatsAppE-mail

Les jours défilaient, imperturbables, dans ce Montréal hivernal où le froid semblait suspendre le temps. La lettre de Paul, lue et relue, continuait de résonner en moi, ses mots infusant mon quotidien d’une gravité nouvelle. Chaque geste, chaque mouvement, semblait désormais investi d’un poids insoupçonné, comme si le moindre détail recelait une signification cachée, insaisissable.

Articlesconnexes

portrait-dhomme-malade-p-rene-4a6064-1024

V – Le murmure des fins : L’écho du silence

portrait-dhomme-malade-p-rene-4a6064-1024

IV – Le murmure des fins : La déchirure du temps

PORT-AU-PRINCE-Haiti-Car-Rental-scaled-1

Chapitre 1 : Les Ombres de Port-au-Prince

wave-357926_1280

L’eau du ciel : entre souffrance et pouvoir, le drame quotidien d’une ville engloutie

Paul avait décrit avec une précision désarmante comment les gestes les plus simples, ceux que l’on accomplit machinalement, étaient devenus pour lui des épreuves insurmontables. Les actions ordinaires, autrefois exécutées sans y penser, étaient désormais de véritables combats contre un corps récalcitrant, une machine qui se déréglait inexorablement. Cette dégradation progressive, ce passage de la maîtrise à l’impuissance, résonnait en moi comme une mélodie dissonante, où chaque note évoquait l’effritement inéluctable de ce qui fait de nous des êtres humains.

Paul parlait de sa main, autrefois ferme, tremblant désormais au moindre effort. Tenir un stylo, écrire quelques mots, étaient devenus des défis. Chaque mot tracé était une victoire arrachée à la douleur, une affirmation de son humanité face à un corps qui le trahissait. Mais cette victoire avait un goût amer, car elle lui rappelait inévitablement tout ce qu’il avait perdu.

Il évoquait également ses promenades, ces moments autrefois sources de joie et de réconfort, désormais teintés d’étrangeté. Chaque pas était une torture, chaque avancée une lutte contre la fatigue, la douleur, la lassitude. Les lieux familiers, qu’il avait tant arpentés, semblaient se dérober sous ses pieds, comme si le monde entier se désintégrait avec lui.

Le silence, jadis refuge apaisant, s’était transformé en ennemi insidieux. Paul décrivait ces moments où le silence envahissait son appartement, non plus comme une pause bienvenue, mais comme une absence oppressante, un vide où résonnaient ses propres pensées, amplifiées par la solitude. Ce silence, loin d’être paisible, était devenu le miroir de son isolement, de son désespoir. Chaque bruit, chaque chuchotement du vent, chaque craquement du parquet, prenait une importance démesurée, révélant la précarité de son existence.

Publicité

Je réalisais à quel point les descriptions de Paul avaient altéré ma propre perception du quotidien. Moi aussi, je me surprenais à observer des détails autrefois insignifiants, à ressentir le poids des gestes les plus simples. Les actions que j’accomplissais machinalement étaient désormais empreintes d’une conscience accrue, d’une prise de conscience presque douloureuse de leur importance. C’était comme si la lettre de Paul m’avait ouvert les yeux sur une réalité parallèle, une dimension cachée où chaque geste, chaque mouvement, chaque silence portait en lui une vérité que j’avais toujours ignorée.

Une phrase de la lettre de Paul résonnait particulièrement en moi : « Chaque geste est une prière silencieuse, une affirmation de notre existence face au néant. » Paul, dans sa lutte contre la maladie, avait trouvé une forme de spiritualité dans ces gestes du quotidien, une manière de se raccrocher à ce qui faisait de lui un être humain. Mais cette spiritualité était empreinte d’une amertume palpable, car elle lui rappelait sans cesse ce qu’il perdait.

Paul parlait de ses efforts pour préserver sa dignité, malgré tout. Il s’obstinait à s’habiller seul, même si cela lui prenait des heures, même si chaque bouton de chemise était un défi. Il refusait l’aide, non par orgueil, mais par nécessité, par besoin de se prouver qu’il était encore capable de se tenir debout, de s’affirmer en tant qu’homme. Mais chaque jour, cette lutte devenait plus difficile, chaque jour, la tentation de renoncer, de céder, se faisait plus pressante. Le simple fait de se lever le matin devenait un acte de courage, un combat contre l’inertie, contre le désir de se laisser aller à la facilité, à l’abandon.

Je ne pouvais m’empêcher de me demander combien de temps Paul pourrait encore tenir, combien de temps il résisterait à cette déchéance inéluctable. Sa lettre était imprégnée d’une résilience admirable, mais aussi d’une tristesse profonde, d’une mélancolie qui envahissait chaque recoin de son existence. Je sentais qu’il se battait non seulement contre la maladie, mais aussi contre le désespoir, contre cette voix intérieure qui lui murmurait qu’il était peut-être temps de renoncer.

Ce combat silencieux, ce silence des gestes, résonnait en moi avec une force inattendue. Je me surprenais à analyser mes propres actions, à réfléchir à la signification de chaque geste, chaque décision. La lettre de Paul m’avait plongé dans une introspection douloureuse, une remise en question de tout ce que je prenais pour acquis. Je réalisais à quel point nous sous-estimons la valeur des gestes quotidiens, à quel point nous négligeons la dignité qui réside dans la simplicité de l’action. Paul, dans sa lutte pour conserver cette dignité, m’avait ouvert les yeux sur une vérité profonde : la véritable signification de ce que signifie être humain.

Alors que je relisais une fois de plus sa lettre, je compris que Paul, malgré toute la douleur, toute la souffrance, avait découvert une vérité essentielle. Ce n’était pas la maladie, ni la douleur, ni même la mort qui définissaient notre humanité, mais la manière dont nous faisions face à ces épreuves, dont nous continuions à affirmer notre existence à travers les gestes les plus simples, les plus ordinaires.

Publicité

Le silence des gestes, ce silence oppressant qui envahissait la vie de Paul, était en réalité un cri, un appel à se souvenir de ce qui fait de nous des êtres humains. Un appel à ne pas laisser la souffrance, la maladie, le désespoir définir notre existence, mais à continuer à vivre, à agir, à faire face, même quand tout semble perdu. Paul, dans sa lutte, m’avait transmis un message d’une puissance inouïe, un message que je devais maintenant comprendre, et peut-être, à mon tour, transmettre.

Soutenez l'auteur

En contribuant aux frais du site et à son indépendance, vous permettez à l’auteur de continuer à écrire librement, sans compromis ni censure… parce que même les mots ont besoin d’un toit ! Merci pour votre soutien — vous êtes formidables (et un peu les mécènes modernes de sa plume).

Faire un don
Publicité
Partager108Tweet68SendSend
Publicité
Article précédent

Jeux olympiques de Paris : une ode à la Liberté, l’Égalité et la Fraternité

Article suivant

L’amertume du rejet ou les sentiers ardus vers la gloire littéraire

Thélyson Orélien

Thélyson Orélien

Écrivain, chroniqueur et journaliste indépendant. Passionné par l'écriture, j'explore à travers ce blog divers sujets allant des chroniques et réflexions aux fictions et essais. Mon objectif est de partager des perspectives nouvelles, d'analyser des enjeux contemporains et de stimuler la pensée critique.

Articles connexes

portrait-dhomme-malade-p-rene-4a6064-1024

V – Le murmure des fins : L’écho du silence

portrait-dhomme-malade-p-rene-4a6064-1024

IV – Le murmure des fins : La déchirure du temps

PORT-AU-PRINCE-Haiti-Car-Rental-scaled-1

Chapitre 1 : Les Ombres de Port-au-Prince

wave-357926_1280

L’eau du ciel : entre souffrance et pouvoir, le drame quotidien d’une ville engloutie

640px-DSC_7824-01-2

La « Première Dame » de San Francisco

portrait-dhomme-malade-p-rene-4a6064-1024

II – Le murmure des fins : Les mots éparpillés

Article suivant
IMG_9096

L'amertume du rejet ou les sentiers ardus vers la gloire littéraire


Publicité

Tendances quotidiennes

  • Selon les rapports de diverses organisations internationales, les gangs violents contrôlent plus de 80 % de la capitale haïtienne Port-au-Prince et plus de 50 % du territoire national. (Photo : Prensa Latina) Haïti bandit bandits pays

    Haïti : ce n’est plus un pays, c’est un otage !

    277 Partages
    Partager 111 Tweet 69
  • Ce que les lieux brûlés révèlent des lieux empêchés : compassion, deuil ou simple défaite élégiaque ?

    275 Partages
    Partager 110 Tweet 69
  • Lyonel Trouillot, le pyromane des émotions tristes

    280 Partages
    Partager 112 Tweet 70
  • L’art de ne rien faire : un acte révolutionnaire à l’ère de la productivité toxique

    273 Partages
    Partager 109 Tweet 68
  • James Noël, passeur de lumière dans un pays de poètes

    290 Partages
    Partager 116 Tweet 73
Publicité
  • Tendance(s)
  • Commentaires
  • Plus récent
« 4 Kampé » : l’histoire cachée derrière le tube planétaire de Joé Dwèt Filé

« 4 Kampé » : l’histoire cachée derrière le tube planétaire de Joé Dwèt Filé

Haïti n’a pas trahi l’Histoire : c’est l’Histoire qui l’a trahie, Luiz Inácio Lula da Silva

Haïti n’a pas trahi l’Histoire : c’est l’Histoire qui l’a trahie

Couverture de la version rajeunie de l'Anthologie de poésie haïtienne contemporaine, et l'écrivain, poète et acteur haïtien James Noël.

James Noël, passeur de lumière dans un pays de poètes

L'écrivain québécois Victor-Lévy Beaulieu

La mort modeste de l’écrivain

Gazzman Couleur et Dener Ceide signent le texte le plus puissant de la musique haïtienne

Gazzman et Dener Ceide signent l’un des textes les plus puissants de la musique haïtienne

Haïti n’a pas trahi l’Histoire : c’est l’Histoire qui l’a trahie, Luiz Inácio Lula da Silva

Haïti n’a pas trahi l’Histoire : c’est l’Histoire qui l’a trahie

Intention poétique et écriture : Le pari réussi dans « Kokorat »

Intention poétique et écriture : le pari réussi dans « Kokorat »

Lyonel Trouillot et l’Haïti désenchanté de « Kannjawou »

Québec

Le feu de la Saint-Jean ou la tendresse des braises québécoises

Victor-Lévy Beaulieu, ou l’insolence d’un pays qui s’écrit

Victor-Lévy Beaulieu, ou l’insolence d’un pays qui s’écrit

Selon les rapports de diverses organisations internationales, les gangs violents contrôlent plus de 80 % de la capitale haïtienne Port-au-Prince et plus de 50 % du territoire national. (Photo : Prensa Latina) Haïti bandit bandits pays

Haïti : ce n’est plus un pays, c’est un otage !

Il arrive que certains lieux, en tombant, dévoilent ce que nous refusions de voir debout. La disparition de l’Hôtel Oloffson n’est pas qu’un fait divers architectural ou un simple incendie de plus dans un pays qui chancelle. C’est un symptôme. Le symptôme d’une époque où la mémoire s’efface plus vite que les braises ne refroidissent, où brûler devient une forme d’expression plus éloquente que construire. Ce n’est pas seulement une maison qui s’effondre : c’est une archive vivante, un théâtre du réel, un espace où s’écrivait à bas bruit l’histoire d’un pays complexe, qui se consume sans que l’on sache encore si c’est par indifférence, vengeance ou abandon.

Ce que les lieux brûlés révèlent des lieux empêchés : compassion, deuil ou simple défaite élégiaque ?

Hotel Oloffson, Port-au-Prince / Photo: Jean Oscar Augustin En lisant la chronique de Lyonel Trouillot intitulée « L’incendie de l’Oloffson : lorsque l’on tue les morts… » dans AyiboPost, on est d’abord saisi par la maîtrise stylistique du texte. Mais on en ressort avec une gêne persistante, presque douloureuse. Car derrière les effets de plume, l’auteur propose une lecture intellectuellement séduisante, mais moralement bancale, d’un drame pourtant lourd de sens.

Lyonel Trouillot, le pyromane des émotions tristes

Couverture de la version rajeunie de l'Anthologie de poésie haïtienne contemporaine, et l'écrivain, poète et acteur haïtien James Noël.

James Noël, passeur de lumière dans un pays de poètes

L'art de ne rien faire

L’art de ne rien faire : un acte révolutionnaire à l’ère de la productivité toxique

Publicité
Publicité
  • Politique de confidentialité
  • Termes et Conditions
  • Les commentaires
  • Les Cookies
  • Publicités
  • Nous soutenir
  • LumiTex
  • Contact
contact@thelysonorelien.com

© 2025 : LBTO - Le blog de Thelyson Orelien - Tous droits réservés

Bienvenue de retour !

Se connecter au compte

Mot de passe oublié ? S'inscrire

Créer un nouveau compte !

Remplissez les champs ci-dessous pour vous inscrire

Tous les champs sont obligatoires. Se connecter

Récupérez votre mot de passe.

Veuillez saisir votre nom d'utilisateur ou votre adresse e-mail pour réinitialiser votre mot de passe.

Se connecter
No Result
Voir tous les résultats
  • Accueil
  • À propos
  • Chroniques
    • Économie
    • Politique
    • Écologie
    • Reportage
  • Culture
    • Notes de lecture (NDL)
    • Fiction
    • Poésie
  • Mode de vie
    • Mode de vie
    • Migration
    • Voyage
  • TempsLibre
    • Cinéma
    • Musique
    • Sport
  • Chroniqueur Invité
  • LumiTex
  • Contact

© 2025 : LBTO - Le blog de Thelyson Orelien - Tous droits réservés

Go to mobile version