La principale bataille se déroule actuellement au Congrès américain. Les démocrates exigent une augmentation du taux d’imposition des ménages les plus riches pour financer des plans d’épargne sociale solides, mais l’opposition républicaine s’y oppose fermement. Les Américains se trouvent à quelques heures seulement d’un redoutable abîme fiscal, suspendu au-dessus de leurs têtes telle une épée de Damoclès. Le président Barack Obama a intensifié les négociations avec les dirigeants républicains, cherchant désespérément à éviter une nouvelle crise financière par le biais de mini-accords.
Selon certaines sources au Congrès, l’accord en discussion prévoit une extension limitée des réductions d’impôts pour les familles gagnant moins de 250 000 dollars par an, une prolongation des prestations d’indemnisation du chômage, et des dispositions pour éviter les coupures de remboursement des médecins. Les experts prévoient également un report de certaines réductions budgétaires, probablement liées aux secteurs de la défense.
L’objectif d’Obama est d’éviter une hausse générale des impôts accompagnée de fortes réductions des dépenses publiques, qui entrerait en vigueur dès le 1er janvier 2013 en l’absence d’accord. C’est une véritable partie de bras de fer où aucun camp ne veut céder. Toutefois, les prochaines 24 heures seront décisives pour déterminer si un compromis est possible.
Il y a deux jours, le président américain a rencontré les dirigeants de la majorité démocrate et de la minorité républicaine au Sénat, Harry Reid et Mitch McConnell, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, et la chef de la minorité démocrate, Nancy Pelosi. Cependant, cette fin d’année que les dirigeants américains offrent à leur peuple est loin d’être sereine, particulièrement en raison de l’intransigeance de l’opposition républicaine, ancrée dans le fondamentalisme du Tea Party.
La nouvelle année pourrait débuter avec une forte réduction des dépenses publiques et une augmentation générale des impôts, ajoutant jusqu’à 646 milliards de dollars qui s’abattraient sur une économie américaine en pleine relance, affectant par extension le reste du monde.
« Selon une analyse de la Banque TD, si le fameux précipice fiscal se produisait en 2013, les États-Unis perdraient environ 3 % de leur croissance, ce qui comprimerait leur économie de 1 %. Par ricochet, l’économie canadienne devrait connaître une baisse située entre 1 et 1,8 %, selon le rapport de la TD, ce qui est assez radical. Toutefois, il semble que l’économie canadienne pourrait garder la tête hors de l’eau, même si ce n’est que de justesse. Cette prévision ne prend toutefois pas en compte les éléments humains comme la perte de confiance ou l’effet de panique qui pourraient aggraver la situation », rapporte une source d’Associated Press citée par Gérald Fillion, journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada.
Parmi les organismes gouvernementaux américains les plus touchés figurerait le ministère de la Défense, symbole de ces temps de crise, avec une perte de 55 milliards de dollars, un montant similaire affectant également le budget des programmes sociaux, y compris l’aide médicale pour les retraités et les chômeurs.
Un exemple concret : les familles qui gagnent entre 4 000 et 6 000 dollars par mois, représentant la grande majorité du pays, verraient une augmentation de leur imposition moyenne de 2 500 dollars. Une telle charge est particulièrement lourde pour un pays qui se remet encore de la crise des prêts hypothécaires de 2008.
Il est donc unanimement reconnu à Washington que le pays a besoin d’une réforme fiscale. Cependant, les républicains et les démocrates peinent à trouver un terrain d’entente en raison de leurs profondes divergences idéologiques. La question demeure : ce blocage traduit-il un manque de responsabilité sociale et historique en ce moment de détresse nationale ?
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