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Accueil Chroniques

Quand la lampe s’éteint, les mots s’allument

Thélyson Orélien Par Thélyson Orélien
5 octobre 2025
dans Chroniques
Temps de lecture: 4 minutes
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Michel Pleau, poète et promeneur de phrases, a partagé il y a quelques jours sur Facebook une anecdote racontée par Gilles Vigneault à Radio-Canada. Ça commence comme toutes les belles choses : par une phrase paternelle qui avait l’air de rien. « Allume-pas les lampes, ça parle mieux me semble », disait le père de Vigneault à sa femme. Rien de philosophique, dirait-on, mais assez pour nourrir un poète toute une vie. Pleau y a vu une leçon de poésie. Et, à vrai dire, on aurait tort de le contredire.

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Parce que c’est souvent comme ça : la sagesse se glisse par la porte de service, dans une remarque banale, une consigne de cuisine ou une superstition de grand-mère. Ça ne s’annonce pas avec une trompette, ça ne cite pas Heidegger ou Platon, ça dit juste : « Attends un peu. »

Ce que j’aime dans cette phrase, c’est son refus de l’éclairage immédiat. On vit dans un monde qui s’acharne à tout illuminer. Le selfie sous le néon, le souper instagrammé, le débat politique en direct avec bandeau rouge qui clignote comme un sapin de Noël. Il faut que ça brille, il faut que ça se voie. Mais la poésie — et peut-être la vraie vie aussi — aime mieux chuchoter dans le noir.

« Les mots ont un impérieux besoin d’ombre », écrit Michel Pleau. J’ajouterais : les humains aussi. Ce n’est pas pour rien qu’on s’invente des alcôves, des terrasses à demi-éclairées, des confidences au creux d’un soir d’été. L’intensité ne supporte pas les projecteurs. Elle se fane vite, comme une fleur qu’on aurait mis sous un halogène.

Il y a dans cette petite histoire de lampes une morale qui devrait être affichée sur tous nos écrans : n’allumons pas trop vite. Ne réagissons pas trop vite, ne jugeons pas trop vite, ne publions pas trop vite. L’art de la lampe éteinte, c’est l’art de la lenteur.

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Un poème, ça prend le temps de brûler doucement, comme une bûche humide dans un vieux poêle. Le feu ne se déclare pas tout de suite, il bouillonne, il hésite, puis d’un coup il flambe. Pareil pour la lecture, pour l’écriture, pour l’amour aussi : si on allume les lampes trop vite, on éblouit au lieu d’éclairer.

Ce qui me fascine, c’est la capacité des pères à lancer des vérités intemporelles en croyant juste parler de la météo. Le père de Vigneault ne se prenait pas pour un penseur. Il donnait simplement une consigne domestique. Mais voilà : un enfant poète qui traîne dans les parages attrape la phrase, la range dans son coffre aux trésors, et cinquante ans plus tard on en parle encore.

C’est le destin des mots : certains tombent dans le vide, d’autres se transforment en proverbes sans que personne ne l’ait demandé.

Michel Pleau écrit : « Qui se penche sur le poème souffle sur les braises de ce feu qui vient de plus loin que nous. » Ça, c’est joliment dit. Parce qu’on oublie souvent que nos phrases ne nous appartiennent pas. Elles ont des arrière-grands-parents, des cousins éloignés, des ancêtres qui traînent dans les contes et les prières.

Quand on écrit, on ne fait que souffler un peu sur ces braises. Elles étaient là bien avant nous. Peut-être même qu’elles se moquent de savoir qui tient le soufflet.

Maintenant, je ne vous cache pas que j’aime aussi le côté un peu ironique de l’affaire. Imaginez la scène : Marie, la mère, veut allumer les lampes. Le père, pas convaincu, lui dit : « Allume-pas, ça parle mieux. » Traduction libre : « Pas besoin de dépenser l’électricité pour tes bavardages. » Dans les années 40, ça devait être une économie domestique avant d’être une métaphore existentielle. Mais l’enfant, lui, en a retenu une leçon de poésie universelle. Voilà comment naissent les grands symboles : d’un souci de facture Hydro-Québec.

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Ce qui m’inspire dans ce récit, ce n’est pas la morale qu’il faudrait en tirer, mais plutôt l’absence de morale définitive. On peut y voir une leçon d’humilité, une ode à la lenteur, un hommage à l’ombre, une critique de notre besoin d’exhibition. Ou on peut juste sourire en se disant que parfois, dans le noir, les gens se parlent plus vrai.

Finalement, écrire — et vivre aussi — c’est ça : éteindre une lampe pour allumer une voix.

Et si jamais vous n’y croyez pas, souvenez-vous de ce vieux monsieur sur la photo, Gilles Vigneault, qui sourit comme s’il avait tout compris. Peut-être qu’il s’amuse encore de la petite phrase paternelle, devenue parabole nationale. Peut-être qu’il sait, mieux que nous, que les grandes lumières naissent toujours dans le noir.

⸻

Merci à Michel Pleau d’avoir allumé — ou plutôt éteint — cette lampe sur Facebook. On devrait tous, de temps en temps, écouter les poètes. Ou mieux : écouter les pères qui n’ont pas l’air philosophes. Eux, au moins, ne se doutent pas qu’ils le sont.

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Thélyson Orélien

Thélyson Orélien

Écrivain, chroniqueur et journaliste indépendant. Passionné par l'écriture, j'explore à travers ce blog divers sujets allant des chroniques et réflexions aux fictions et essais. Mon objectif est de partager des perspectives nouvelles, d'analyser des enjeux contemporains et de stimuler la pensée critique.

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