Les essais cliniques d’un vaccin expérimental canadien, testé sur des volontaires humains contre le virus de la fièvre hémorragique Ebola, sont en cours. Si ces essais s’avèrent fructueux, le vaccin pourrait être expédié dans les zones touchées de l’Afrique de l’Ouest d’ici quelques mois. Cependant, cela ne signifie pas que le Canada serait immédiatement prêt à éradiquer l’épidémie.
« Nous espérons sincèrement que, lorsque ces essais seront terminés, le vaccin pourra être utilisé pour contribuer à sauver des vies et à mettre fin à cette épidémie dévastatrice », a déclaré Gregory Taylor, de l’Agence de la santé publique du Canada.
La contamination d’une infirmière aux États-Unis — un pays où le respect des protocoles sanitaires est rigoureux — après un contact avec un patient libérien infecté, ainsi que l’enregistrement de deux autres cas en Europe, sont devenus des signaux alarmants que l’épidémie ne se limite pas à quelques pays de l’Afrique de l’Ouest.
Les chiffres de l’épidémie sont terrifiants. Sept pays africains sont ravagés par ce fléau. Le Liberia, dont le système d’assainissement est inadéquat et qui est économiquement en faillite, n’est pas en mesure de répondre aux protocoles minimaux de contrôle de la maladie. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans cette région, déjà 9 000 personnes sont infectées et environ 4 500 autres sont mortes.
Pire encore : les données montrent que le taux de létalité du virus Ebola peut atteindre 70 % dans les pays les plus touchés de l’Afrique de l’Ouest. On prévoit, en décembre, entre 5 000 et 10 000 nouveaux cas par semaine.

La lutte contre Ebola est aussi préoccupante que les conflits armés en Irak et en Syrie, ainsi que la crise en Ukraine. Les présidents Barack Obama et François Hollande, les premiers ministres David Cameron et Matteo Renzi, ainsi que la chancelière Angela Merkel, ont tiré la sonnette d’alarme lors d’une visioconférence ce mercredi 15 octobre, au moment où les inquiétudes mondiales ne cessent de croître.
Le danger de cette épidémie menace l’humanité entière, de manière aussi sérieuse qu’une menace nucléaire. Nous sommes confrontés à une situation où des populations entières pourraient être décimées dans de nombreux pays si aucune mesure n’est prise. Il ne faut pas sous-estimer le problème. Le pouvoir de contagion du virus est extrêmement inquiétant : un patient contaminé peut produire jusqu’à dix litres de liquide infectieux par jour, vecteur de la maladie. Et comme il est essentiel pour le malade de rester hydraté et sous surveillance constante, cela crée un réseau complexe de transmission.
Je crois fermement que le virus de cette épidémie doit être contenu à sa source principale en Afrique de l’Ouest, par des actions continues visant à rompre définitivement sa chaîne de contamination. Mais cette initiative ne peut être menée à bien par ces pays déjà très touchés et souvent dépendants de l’aide internationale, sans un soutien global. Il faut une conscience universelle et une solidarité mondiale pour venir à bout de cette crise.
Le monde, en somme, doit s’éveiller face à la gravité de l’épidémie pour éviter une pandémie. Il est encourageant que les pays restent connectés à travers des réseaux permettant l’échange d’informations et l’optimisation des protocoles pour se protéger de la maladie. Chaque nation, qu’elle soit directement ou indirectement concernée, doit participer à cet effort pour vaincre ce fléau persistant, à l’image de ce que le Canada entreprend actuellement.
