L’adieu qui ne finit jamais
Le calendrier marque une fois de plus le passage de la fête des mères, un jour débordant de joyeuses célébrations pour tant de familles, mais pour moi, il résonne différemment. Il évoque une douceur mêlée de mélancolie, car ma mère, cette étoile qui a guidé chacun de mes pas, ne fait plus partie de ce monde visible. Elle nous a quittés en deux-mille-dix-neuf, laissant derrière elle un vide immense, mais aussi un héritage de lumière.
Ma mère avait quitté Haïti, laissant derrière elle sa vie, ses souvenirs et ses racines pour traverser des océans et des continents. Elle était animée par l’espoir de retrouver son fils (moi) et de construire une nouvelle vie au Québec. En deux-mille-seize, suite à nos démarches auprès de l’immigration canadienne, elle est devenue résidente permanente, et avec mon père, ils ont reformé le nid familial qui avait été dispersé par les aléas de la vie. C’était une période de renaissance pour elle, pour nous.
Dans cet exil volontaire, elle avait emporté sa force et son amour inconditionnel, ces mêmes qualités qu’elle m’a transmises et qui aujourd’hui me définissent. Lorsqu’on me complimente, c’est elle que je vois derrière ces louanges. Sa présence invisible est un fil continu qui relie chaque seconde de mon existence à sa mémoire.
Le socle de notre famille
Ma mère et mon père, un duo indissoluble, ont été les architectes de notre famille. Leur amour l’un pour l’autre a été un spectacle quotidien, une leçon silencieuse sur la persévérance et le dévouement mutuel. Ils se soutenaient dans les moments de doute et se réjouissaient ensemble dans les victoires, petits et grands.
Dans notre foyer, chaque soir, ma mère révisait mes leçons avec moi. Ce n’était pas seulement un exercice académique, mais un rituel où elle semait en moi les graines de la patience, de la curiosité, et surtout, de la persévérance. Son influence a sculpté en moi un amour profond pour l’apprentissage et un respect pour le savoir.
Dans notre famille, il est dit souvent que j’aime ma mère plus que mon père, une affirmation qui bien que maladroite, cache une vérité plus complexe. Mon amour pour eux est égal, mais différent dans son expression, car ma mère est celle qui a façonné mon monde intérieur, tandis que mon père structurait l’extérieur.
L’amour ne se mesure pas dans la balance des préférences mais dans l’harmonie des actions. Si ma mère m’a porté dans le ventre, mon père, lui, m’a porté sur ses épaules, figurant tous deux des piliers égaux dans la construction de ma vie. Aimer l’un n’efface pas l’amour de l’autre.
Une présence éternelle
Même dans l’absence, l’amour d’une mère reste une force gravitationnelle puissante. Pour ceux qui ont encore la chance de pouvoir étreindre leur mère, je leur dis : chérissez chaque moment, chaque petite habitude quotidienne, car ces instants sont précieux. Montrez-leur leur importance, non seulement à travers des mots mais par des actions, des gestes simples qui disent “je t’aime” plus fort que les paroles.
Et pour ceux qui, comme moi, regardent la fête des mères à travers les larmes du souvenir, souvenons-nous que nos mères continuent de vivre en nous. Leurs enseignements, leurs rires, et même leurs reprimandes, sont des échos qui résonnent dans nos actions et nos décisions.
Ma mère, cette merveilleuse tutrice, cette compagne de chaque instant, demeure ma lumière guide. Je lui suis fidèle, non par obligation, mais par un amour éternel qui transcende l’absence physique. À travers moi, elle vit, elle influence, elle aime encore. Je vous invite à retrouver non pas une histoire de perte, mais une célébration de l’amour maternel, une force qui ne connaît ni fin ni frontière.
En cette période où les fleurs éclosent en hommage aux mères du monde entier, je contemple avec gratitude l’empreinte indélébile laissée par ma mère. Sa vie, bien que marquée par des sacrifices et des adieux, brille d’une lumière qui ne s’éteint pas avec le temps. Chaque fête des mères renouvelle mon engagement à honorer son héritage, en vivant les valeurs qu’elle m’a inculquées.
Ainsi, même dans le silence de son absence, elle continue de guider mes pas. Pour tous ceux qui partagent cette perte, souvenons-nous que nos mères sont des présences éternelles, dont l’amour est notre soutien constant et la mémoire un sanctuaire de paix.
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