Newtown, petite ville pittoresque de la Nouvelle-Angleterre dans l’État du Connecticut est devenue le site d’une école de tir des pires meurtres collectifs commis aux États-Unis. Les citoyens sont consternés depuis ce week-end, et se demandent : comment est-ce possible? Aucune phrase valable pour exprimer vraiment ce coeur brisé.
Ce vendredi 14 décembre 2012, vers 9h30 du matin, selon le New York Times, un antisocial âgé de 20 ans muni d’un chargeur standard semi-automatique a abattu vingt enfants et six adultes en moins de vingt minutes, à l’enceinte de son ancien établissement scolaire, parmi eux des victimes, dont la quasi-totalité n’avait que 6 ans. Le temps que la police soit arrivée, le délinquant serait vite suicidé.
Selon ce qu’a rapporté l’enquête de la police du Connecticut, le jeune homme avait probablement tué sa propre mère, une femme âgée de 57 ans, durant son sommeil avant de passer à l’assaut. Le silence absolu mélangé de pleurs et douleurs s’est installé aux quatre coins de Newtown, en dépit des centaines de personnes, en dépit des pompiers et des policiers, en dépit des caméras de télévision, des photographes et de journalistes.
Des ballons colorés, des ours en peluche, des animaux rennes, des bouquets, des bougies et des affiches empilées devant les panneaux à l’entrée du banc de faible hauteur du bâtiment de l’école primaire Sandy Hook.
Des larmes coulent à flot derrière des lunettes de soleil, des lèvres tremblent devant des bougies : rouge, bleu ou jaune, allumés avec des images décorées devant l’établissement scolaire, devenu depuis lors, le lieu de tous les maux.
De nombreux actes de bravoure ont fait surface dans les rapports de police, pendant le déroulement de l’enquête. Une enseignante suppléante aurait tenté de protéger ses élèves du tueur dans une salle de classe en les aidants à s’évader par la fenêtre. On a retrouvé des enfants cachés dans des placards, un peu partout. Une autre enseignante a décidé de rester avec ses élèves jusqu’à ce que passe le danger. Une autre a même essayé de distraire ses élèves en leur demandant d’identifier des couleurs, peut-être des dernières couleurs qu’ils ont pu identifier.
C’est l’une des pires scènes de fusillades des États-Unis, pays de tant de fusillades dans les écoles et les universités. Dimanche, les habitants de Newtown, par centaines, ont assisté à des services religieux et des veillées pour ceux qui cherchent du réconfort, tout en essayant de retrouver un moyen pour donner sens à la tragédie.
Le président Barack Obama, se rendant sur les lieux deux jours après le drame afin de réconforter sa population, il a promis de faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher que des tragédies de la sorte se reproduisent. Mais qu’est-ce qui explique que des citoyens, de même que l’auteur du drame de Newtown, se retrouvent en possession d’armes militaires ? La réponse est simple, c’est que les politiciens américains n’osent pas resserrer les lois sur la prolifération des armes.
Le drame de Newtown, comme bien d’autres avant lui, montre combien l’Amérique a besoin de nouvelles lois sur le contrôle des armes, il nous montre aussi la négligence de l’ancienne administration républicaine du président George W. Bush.
L’arme que le tueur a utilisée pour son acte est l’un des fusils d’assaut semi-automatiques du Bushmaster, version civile du fusil d’assaut M16 des forces armées américaines. Elle s’ennuie de cartouches qui sont similaires aux munitions standards des forces armées de l’OTAN, c’est une arme qui tue ses proies de manière instantanée, son acquisition avait été interdite de 1994 à 2004 sous l’administration de l’ex-président démocrate Bill Clinton, durant son premier mandat en 1994. La concession fatale était de limiter l’interdiction pour seulement dix ans et non pas de manière permanente. Le président Bush a saisi les occasions en 2004 de ne rien faire à propos de la prolifération des armes.
Les groupes démocrates dans les deux chambres du Congrès américain ont jusqu’à présent fait peu à ce sujet. Le président a même hésité de prendre certaines mesures au cours de son premier mandat.
Seule la période d’attente pour l’achat d’armes a été étendue dans certains États américains. Mais cela n’a pas empêché un carnage sanglant à Newtown. La même chose pour le massacre de théâtre d’Aurora.
Au cours de la dernière campagne électorale, le président Barack Obama a annoncé des mesures pour resserrer les lois sur les armes, les républicains avaient pourtant annoncé l’opposition à tout resserrement. Aujourd’hui, on se demande si le moment ne semble pas de plus en plus opportun pour interdire les fusils d’assaut et les semi-automatiques à partir des rayons des magasins ?
Thélyson Orélien
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