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Accueil Chroniques

J’ai rencontré Foglia dans un wagon de métro

Thélyson Orélien Par Thélyson Orélien
30 juillet 2025
dans Chroniques
Temps de lecture: 6 minutes
307
A A
Pierre Foglia est décédé à l'âge de 84 ans

Photo: Youtube Radio-Canada Archives / Pierre Foglia en 1998

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Il ne m’a pas regardé.
Il n’était même pas là.
Mais il était là.
Vous comprenez ?

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Je suis arrivé au Québec un automne qui s’épelait comme novembre, avec les feuilles rouges qui jouaient à mourir avec élégance. Moi, j’étais jeune. Pas le genre jeune en mode selfie, non. Le jeune sans repère qui serre son sac trop fort et qui pense que le métro est un bon endroit pour réfléchir à sa vie.

Ce matin-là, ligne orange. Station Fabre ou Jean-Talon, je ne sais plus, c’est toujours un flou, ces stations. J’étais en route vers l’UdeM pour un cours d’intro à la politique comparée. Mon professeur s’appelait quelque chose comme Godbout ou Lefebvre — ici, tout le monde s’appelle comme une rue.

Dans mon sac, il y avait Le Devoir, un dictionnaire Larousse de poche, une banane, et La Presse. Oui, La Presse, en papier, pliée comme un mouchoir de poche. Ce n’est pas un journal que les jeunes lisent. Ce n’est pas un journal qu’un jeune Haïtien lit en arrivant.

Mais ce jour-là, page A3, une chronique m’a sauté au cœur. Signée Pierre Foglia.
Je n’ai rien compris.

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C’est quoi Foglia ?

Foglia, ce n’est pas un style. C’est une attaque douce. Une caresse qui gratte. Une ligne droite qui zigzague pour mieux te frapper au ventre.

Il écrivait comme s’il parlait à son chien. Et pourtant, je me suis senti concerné. Moi, étudiant en économie, en politique. Moi, qui croyais que comprendre le monde passait par des courbes de Laffer et des modèles d’Arrow-Debreu. Lui, il me parlait d’un vieux en tabac qui écoutait l’hiver tomber. Et c’était ça, comprendre le monde.

Je me souviens d’un passage où il disait que le Québec est un pays. Pas un pays juridique, mais un pays dans le ventre. Il appelait ça la patrie douce. Moi, j’arrivais d’un pays violent. D’un pays où les métaphores sont des machettes. Et lui, il faisait des révolutions avec des points de suspension.

J’ai commencé à le lire tous les jours. Comme une drogue lente. Le matin, café McDo. Midi, bibliothèque. Le soir, je cherchais ses anciennes chroniques. Il parlait de cyclisme, de chats, de politique, de Jean-Paul Sartre et de ses genoux. Il s’en foutait du plan de match, il écrivait ce qu’il voyait. Et pourtant, il visait toujours juste.

Un jour, il a écrit :

« Je ne suis pas un intellectuel, je suis un promeneur. »

Moi aussi, j’étais un promeneur. Un promeneur d’exil. Et j’ai compris, grâce à lui, que regarder les choses, les petites surtout, c’est parfois plus important que les analyser.
Il aurait détesté les fiches de lecture. Et pourtant, j’ai fait une fiche de lecture de lui. Pour moi.

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L’université me parlait en jargon. Lui, en vérité.

Un prof m’a dit un jour : « La science politique doit rester objective. »
Foglia aurait répondu : « L’objectivité, c’est une illusion vendue dans les universités, comme les poutines à 3 $ dans les cafétérias. Ça bourre, mais ça ne nourrit pas. »

Il écrivait comme s’il n’avait rien à prouver. Parce qu’il n’avait rien à vendre. Pas de militantisme, pas de slogans. Juste de l’honnêteté. Une honnêteté désarmante, comme quand il avouait avoir pleuré devant une scène de film idiot, ou s’être fait engueuler par un garagiste.

Je me suis vu, parfois, dans ses contradictions. Dans sa tendresse cachée derrière l’agacement. Dans sa lucidité à hauteur d’homme. C’est ce que j’ai aimé chez lui : il pensait avec ses tripes, pas seulement avec sa tête. Je parlais de Foglia à mes amis haïtiens, ceux du club de débat. Certains le trouvaient provocateur d’un autre siècle. D’autres disaient qu’il était trop vieux pour comprendre les jeunes. Moi, je le trouvais vivant. Et ça me suffisait.

Un jour, on m’a demandé :
— Mais pourquoi tu lis un vieux chroniqueur blanc alors que t’as Dany Laferrière, Émile Ollivier, Joël Des Rosiers ?

J’ai dit :
— Parce que j’aime voir comment l’autre voit. Parce que c’est comme ça qu’on comprend.

Et Foglia, c’est l’autre. L’autre qui m’a jamais regardé de haut. Même quand il parlait de ses tomates. Même quand il parlait de l’Afrique sans y être allé. Il écrivait pour comprendre, pas pour expliquer.

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Il m’a appris à ne pas conclure.

Il finissait ses chroniques en pointillé. Parfois par une anecdote absurde, ou une phrase qui avait l’air de rien, mais qui revenait te hanter dans l’autobus. Il m’a appris que la vie ne se résume pas, qu’elle se ressent. Et que le journalisme, ce n’est pas donner la réponse, c’est poser mieux la question.

Il aurait ri en lisant mes premières tentatives de chronique. Trop longues, trop lourdes, trop pleines de citations. Il m’aurait dit :
— Tu veux trop impressionner. Va marcher. Reviens après. Dis-moi ce que tu vois.

Je l’imaginais vieux, avec un chandail de laine élimé, un vélo dans le couloir, et un chat nommé Pascal. Je l’imaginais dire au facteur :
— Merci, mais j’attends rien.

Quand j’ai appris qu’il était mort, un mardi de juillet, j’étais dans un café à Gatineau. Il y avait une affiche sur le mur : « Wi-Fi gratuit, mais souriez d’abord ». J’ai souri. Puis j’ai cherché sans trouvé dans les archives numérique de la BanQ une de ses chroniques. Celle où il disait qu’un jour, il n’écrirait plus. Et qu’il ne fallait pas en faire tout un plat.

Mais moi, je voulais en faire un plat. Un plat entier. Avec sauce piquante, piment doux, et feuilles de basilic volées dans une arrière-cour.

Des exemplaires de la dernière version imprimée du journal «La Presse» sont exposés dans un café de Vaudreuil-Dorion, à l’ouest de Montréal, le samedi 30 décembre 2017. LA PRESSE CANADIENNE/Graham Hughes

Je lui dois une manière d’écrire. Une manière de vivre.

Aujourd’hui, quand j’écris un article, je pense à Foglia. Je me demande : est-ce que c’est vrai ce que je dis ? Est-ce que c’est humain ? Est-ce que je peux le lire à voix haute sans me sentir menteur ?

Je ne sais pas si j’écrirai un jour comme lui. Mais je sais que je chercherai. Que je m’obstinerai à voir. À écouter. À sentir. Comme il faisait.

Et je continuerai à prendre le métro avec lui, même s’il n’est plus là.
Je garderai La Presse+ téléchargée dans ma tablette, même si elle ne salit plus les doigts.
Je parlerai de lui à mes enfants, comme on parle d’un vieux sage un peu grognon, qui n’aimait ni les ministres, ni les imbéciles, ni les croquettes pour chats.

Et ça, c’est peut-être la meilleure chronique qu’on puisse écrire.

Pas celle qui cherche à briller, mais celle qui s’égare dans la brume du réel, qui trébuche sur une canette vide en ruelle et qui dit quand même : « J’ai vu ça, moi. Et c’était beau, parce que c’était vrai. »

Foglia m’a appris qu’on ne change pas le monde avec des majuscules, mais avec des détails. Que la tendresse n’est pas un luxe mais une urgence. Et que tant qu’il restera un mot juste pour nommer une douleur, une absurdité ou un petit miracle du quotidien, écrire restera un acte de résistance — et de grâce.

— Repose en paix Pierre Foglia (1940-2025) 💐
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Thélyson Orélien

Thélyson Orélien

Écrivain, chroniqueur et journaliste indépendant. Passionné par l'écriture, j'explore à travers ce blog divers sujets allant des chroniques et réflexions aux fictions et essais. Mon objectif est de partager des perspectives nouvelles, d'analyser des enjeux contemporains et de stimuler la pensée critique.

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