Il arrive que certains lieux, en tombant, dévoilent ce que nous refusions de voir debout. La disparition de l’Hôtel Oloffson n’est pas qu’un fait divers architectural ou un simple incendie de plus dans un pays qui chancelle. C’est un symptôme. Le symptôme d’une époque où la mémoire s’efface plus vite que les braises ne refroidissent, où brûler devient une forme d’expression plus éloquente que construire. Ce n’est pas seulement une maison qui s’effondre : c’est une archive vivante, un théâtre du réel, un espace où s’écrivait à bas bruit l’histoire d’un pays complexe, qui se consume sans que l’on sache encore si c’est par indifférence, vengeance ou abandon.
Intention poétique et écriture : le pari réussi dans « Kokorat »
Georges Castera est un écrivain public, auteur de vingt-trois livres de poésie en créole et de neuf recueils en français, de deux anthologies : « L’encre est ma demeure » (Éd....
Des idoles, le privilège blanc et le rire infâme
Pourquoi la Statue de la Liberté partirait-elle? Juste pour dire combien nous sommes infâmes, peut-être. Mais le côté sublime que suppose l’idée de son errance, c’est qu’elle est blanche, car elle, la statue, vient d’Europe. En fait, le rire qu’elle suppose n’est pas bienveillant.
