En Haïti, il existe une multitude d’établissements de jeux de loterie, communément appelés « banques de borlette ». Ces lieux incarnent un mélange fascinant de rêves et de réalités, d’espoirs et de désillusions.
Aux Gonaïves, sur la Grande rue, se dresse l’une de ces banques de loterie portant le nom évocateur de « C’est mon rêve ». Chaque jour, des hommes et des femmes y affluent, leurs poches remplies de maigres espérances, pour parier sur des chiffres souvent inspirés par leurs songes nocturnes. Dans ce pays des Grandes Antilles, où plus des trois quarts des quelque dix millions d’habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté, gagner à la loterie représente pour beaucoup l’unique chance de sortir de la misère.
Les banques de borlette jalonnent les rues de la capitale, des villes, des bourgs. Il s’agit d’un secteur d’activité majeur qui induirait plus de 100 000 emplois directs, avec environ 35 000 banques présentes dans le pays et une offre sans cesse en progression. Ces chiffres, bien que difficiles à vérifier, sont donnés à la fois par les grands tenanciers, les membres de l’Association nationale des tenanciers de borlette (ANTB) et une récente étude sur le sujet (CEME, 2010). Il s’agirait du premier secteur employeur du pays. À titre comparatif, le nombre de fonctionnaires de l’administration publique se situerait autour de 50 000 personnes.
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